Haïti : Les journalistes enlevés et pris pour cibles par les gangs armés – Un état de terreur inacceptable
- Joel Agoudou
- 8 avr.
- 2 min de lecture
Le journaliste Roger Claudy ISRAEL et son frère Marco ISRAEL se trouvent depuis plusieurs jours entre les mains des gangs armés de la coalition Viv Ansanm, après les attaques meurtrières perpétrées à Mirebalais le 31 mars dernier. Cette tragédie a également conduit à la disparition inquiétante du journaliste Jean-Christophe COLLÈGUE, dont on est toujours sans nouvelles.

Roger Claudy ISRAEL, également propriétaire de la radio RC FM, a été capturé à Mirebalais avec son frère. Une vidéo choquante diffusée sur les réseaux sociaux montre les deux hommes sous la menace des ravisseurs, qui les accusent à tort d’être des agents de la Brigade de sécurité des Aires protégées (BSAP). Selon leurs proches, l’état de santé de Roger Claudy ISRAEL est alarmant : souffrant de diabète et de troubles visuels, il risque de se détériorer gravement en captivité sans soins médicaux appropriés. Depuis leur enlèvement, aucune communication n’a été établie avec les ravisseurs.
Un autre cas tout aussi tragique concerne Jean-Christophe COLLÈGUE, porté disparu depuis plusieurs jours, dont la maison a été incendiée, laissant présager le pire.
L’attaque des gangs à Mirebalais a causé d’importants dégâts, notamment dans le milieu de la presse. Plusieurs domiciles de journalistes ont été réduits en cendres, y compris celui d’Anderson COLLÈGUE, le frère du journaliste disparu.
Ces attaques soulignent un phénomène inquiétant : les journalistes deviennent des cibles de choix pour les gangs. Dans un climat de terreur généralisée, plusieurs stations de radio locales ont été attaquées en moins d’une semaine. Les radios Mélodie FM, Radio-Télévision Caraïbes et Télé Pluriel, toutes situées dans le centre-ville de Port-au-Prince, ont été incendiées, marquant un tournant dans la violence systématique exercée contre les médias.
Malgré l’escalade de cette violence, les autorités haïtiennes restent désespérément silencieuses. Aucun plan de sécurité n’a été mis en place, et aucune action concrète n’a été entreprise pour libérer les zones contrôlées par les gangs. Les déclarations officielles se révèlent vaines et ne traduisent aucune volonté réelle d’agir.
Le silence du gouvernement face à cette situation révèle un manque flagrant de volonté politique pour protéger la liberté de la presse et restaurer l’ordre. Haïti sombre dangereusement dans une dictature armée, où les journalistes sont menacés et où le silence devient une condition de survie. Il est impératif que la communauté internationale cesse de fermer les yeux sur cette tragédie et prenne des mesures avant qu’il ne soit trop tard.
Gesnel MOÏSE
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