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Du chaos à l’ambition : l’État injecte des milliards pour renverser la vapeur

Face à une crise multidimensionnelle et une insécurité galopante, le gouvernement haïtien revoit ses priorités. Le lundi 14 avril 2025, le Conseil des ministres a adopté un budget rectificatif pour l’exercice fiscal 2024-2025. Une révision majeure, présentée par le ministère de l’Économie et des Finances (MEF), qui vise à répondre à l’urgence tout en posant les jalons d’une relance nationale.



D’un montant de 323,4 milliards de gourdes, ce nouveau cadre budgétaire se veut ambitieux, équilibré – sans recours à la Banque centrale – et principalement financé par les recettes fiscales et douanières, attendues à hauteur de 217,5 milliards de gourdes.


Les priorités sont clairement affichées : sécurité, redressement économique, réforme constitutionnelle, justice et élections. Des axes stratégiques censés rétablir l’autorité de l’État dans un pays où les institutions peinent à s’imposer face aux groupes armés.


Sur le plan sécuritaire, le gouvernement augmente les ressources allouées à la Police nationale et aux Forces armées, avec des hausses respectives de 9,8 % et 20,1 %, soit plus de 41 milliards de gourdes mobilisées pour renforcer les capacités opérationnelles.


L’éducation et les affaires sociales ne sont pas en reste. Chacune de ces priorités reçoit une enveloppe de 4,6 milliards de gourdes, traduisant un engagement renouvelé envers les secteurs sociaux. Les ministères de la Justice et de la Défense bénéficient également d’allocations en nette augmentation.


Sur le front électoral, 60 millions de dollars américains sont déjà mobilisés via le Basket Fund pour l’organisation de scrutins longtemps attendus. D’autres ressources devraient suivre, mais aucun calendrier officiel n’a encore été communiqué, laissant planer l’incertitude.


Le budget prévoit aussi plusieurs mesures économiques : prolongation des exonérations fiscales en faveur des investisseurs, hausse des droits d’accise et réforme du seuil de passation des marchés publics. Autant de leviers destinés à stimuler une économie fortement ralentie.


Mais derrière les chiffres et les déclarations d’intention, une question centrale persiste : ce budget pourra-t-il réellement être exécuté dans un pays où l’État peine à garantir la sécurité, mobiliser ses ressources et faire appliquer ses décisions ? En attendant, la population observe, entre espoir timide et scepticisme profond.


LE REFLET

 
 
 

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